Préparer un concours administratif
Il a été un enfant intellectuellement précoce, curieux de tout et autodidacte, sans avoir vraiment aimé l’école ou les études. Il s’essayera à diverses voies universitaires, interrompues pour passer un CAP en alternance, avant d’obtenir un Master universitaire. Il a besoin d’être dans l’action : chaque fois qu’il effectue un stage en entreprise, il y est très heureux et très apprécié.
Il vient d’être admissible à un concours administratif d’Etat. Il est temps d’avoir un emploi, et le service public l’attire beaucoup. Reste à réussir l’oral. Le délai est court, on ne dispose que de 3 séances. Une simulation montre qu’il n’a pas de méthode et qu’il n’a pas pleinement mesuré les enjeux du concours. Une analyse de ces enjeux et de ses motivations, des entraînements et des conseils pratiques, et le voici reçu en haut du classement.
Passer du statut d’adjoint à celui de chef
Il est chef d’établissement adjoint depuis dix ans. Ecoutons-le à la première séance de coaching :
« Etais-je légitime dans un poste de direction ? … Je suis adjoint, mais suis-je capable d’être chef ? … C’est pourtant ce que je voulais faire. … Je ne suis pas assez sûr de moi. … Comment se positionner quand on est chef ? … Le chef, il décide vite. »
8 séances l’amèneront d’abord à commencer à désidéaliser la figure du chef, pour ensuite exprimer une envie d’être pleinement « aux commandes ». Il a aussi déposé sa demande de mutation pour un poste de chef, non sans hésitations de sa part. Pas de nouvelles depuis. S’il l’a eu, il faut s’en réjouir pour lui. A moins qu’il ne se soit débarrassé de ses doutes et assume sans regrets sa fonction d’adjoint, ce qui est aussi bien.
Se présenter devant un jury
Après sa réussite à un concours de l’enseignement, elle doit faire une année de stage probatoire à sa titularisation. Ça ne se « passe pas très bien », dit-elle. Elle a l’impression que le proviseur du lycée ne lui fait pas confiance. Le tuteur qui la suit ne semble pas très optimiste. Le proviseur la convoque et lui annonce sans ménagement qu’il émet un avis défavorable. Dans ce contexte, elle devra se présenter devant le jury pour s’expliquer, c’est la règle. Elle appréhende beaucoup ce moment : « J’ai peur de mes réactions, dit-elle, car je sais que je peux m’énerver, ne pas maîtriser mes paroles. »
4 séances avant l’échéance, c’est à peine ce qu’il faut pour analyser la situation et pratiquer quelques exercices de communication, avec notamment des jeux de rôle, pour qu’elle reprenne confiance. Ouf, ça ne s’est pas trop mal passé.
Au bord du burn-out : résister aux pressions de toutes parts
Ingénieur de recherche dans un grand groupe industriel, Armand adore son travail et ne compte pas son temps : arrivé le premier il repart souvent tard le soir. Ce qui le stimule, c’est lorsque l’employeur lui confie la direction d’un nouveau projet : il faut alors réfléchir, se documenter, imaginer des options, et surtout recruter au sein de l’entreprise les personnes ressources les mieux à même de faire aboutir le projet. Ecoutons-le : « En réunion, je me fais souvent allumer ; je suis mis en cause devant tout le monde, et je dois alors reprendre tous mes rapports pour vérifier à nouveau chaque détail ; et pourtant 99 fois sur cent, je ne m’étais pas trompé ! ». Lorsqu’il demande de l’aide à sa hiérarchie, celle-ci lui répond invariablement : « Cher Armand, nous savons que vous pouvez y arriver, vous êtes brillant, continuez comme cela ». Ce témoignage de confiance le touche, mais comme il le dit : « Cela ne m’aide guère. J’ai l’impression qu’on me dit ‘’débrouillez-vous !’’ » Le travail de coaching vient de commencer et l’analyse des relations au travail fait ressortir la difficulté des rapports avec ses collègues ingénieurs…
Préparer les oraux du CAPES, puis l’Agrégation
Un parcours scolaire qu’il qualifie lui-même « en zig-zag » et pourtant il prépare maintenant le CAPES. Il vient d’être admissible. Mais l’oral lui fait peur. En tout juste 2 séances, car le délai est très court, il faut commencer à analyser la situation et la dédramatiser. Quelques exercices vont le préparer à adopter l’attitude et la posture appropriées aux attentes du jury. Valentin a mieux compris ce qui est attendu de lui lors de ces épreuves. Il a été reçu brillamment et demande à présent un accompagnement – en cours – pour présenter l’agrégation. Ce travail est de plus longue haleine, pour analyser et améliorer ses méthodes de travail, pour débriefer les épreuves blanches passées à la préparation universitaire et prendre la hauteur suffisante. Il vient d’être déclaré admissible. Il faut alors mettre les bouchées doubles pour les épreuves orales…
Rétablir le dialogue avec un enseignant
Maman d’un petit garçon qui vient d’entrer au CP, elle rencontre la maîtresse pour lui exposer les difficultés de son fils et lui fournir des outils que lui a conseillé l’orthophoniste qui suit par ailleurs le garçon. L’enseignante ne semble pas favorable aux méthodes proposées – à la limite exigées par la mère. Les relations se détériorent assez vite, les échanges de mots sur le carnet de correspondance s’enveniment, et le garçon ne se sent pas bien. Les échanges du coach avec Emilie se font par téléphone . Grâce à l’analyse de la situation, elle commencera à admettre que son fils se trouve placé dans un conflit de loyauté. On ébauchera ensemble quelques solutions pour faire baisser la tension.
Vers un nouveau départ ?
Proviseure d’un lycée de banlieue depuis trois ans, installée dans des fonctions de direction d’établissement depuis douze ans, Delphine exprime son aspiration au changement. Pourtant, elle exclut d’emblée – il faudra sans doute y revenir – d’aller vers l’inspection, débouché classique. Une mutation en province ? Ou l’obtention d’un lycée beaucoup plus prestigieux ? Dans l’immédiat, elle dit : « Je voudrais pouvoir m’exprimer avec plus de liberté dans mon métier. J’ai du mal à sortir de certaines bornes. Je ressens aussi une certaine usure. Ce n’est pas que je m’ennuie, mes journées sont très chargées et bien occupées à gérer les urgences et les imprévus du quotidien. » Au programme de ce coaching, nous décidons d’un commun accord de lui faire explorer de façon la plus concrète possible toutes les pistes, même les plus inattendues, aussi bien dans son établissement qu’en dehors.
« L’accompagnement apporté par M. Zarka m’a indéniablement aidée à obtenir le concours, d’autant plus que je n’ai suivi aucune préparation. J’ai profité de ses conseils pour me préparer à l’oral. Nous avons travaillé le contenu de l’exposé, ma posture et surtout il m’a permis de réfléchir à des thématiques importantes, permettant ainsi de me projeter dans le rôle de chef d’établissement. Grace à ce suivi, j’ai mieux compris les attendus du concours, j’ai été guidée et il a su répondre à mes interrogations voire à mes inquiétudes D’un point vue personnel, je suis plus confiante à affronter ma nouvelle fonction, car je perçois davantage ses enjeux. »
« Sur les conseils d’un ami, j’ai consulté M. Zarka pour préparer la soutenance de ma thèse de Doctorat, et en particulier le discours liminaire que je devais y faire. Épuisé par la fin de la rédaction de ma thèse, très angoissé, je manquais de lucidité. La séance de coaching m’a permis de mieux cerner les enjeux intellectuels de l’exercice, et de me rendre compte que la conception que j’en avais n’était pas la bonne. À la suite de cette séance, j’ai intégralement récrit mon discours liminaire. Enfin, j’ai abordé la soutenance de ma thèse avec plus de sérénité, fort de ce que j’avais compris sur l’échange intellectuel auquel elle allait donner lieu. »
« C’est une amie qui m’a conseillé d’entrer en contact avec M. Zarka, pour préparer l’oral du concours de personnel de direction. Je suis contente de ne pas avoir hésité. Je me suis lancée dans ce concours avec l’ambition d’évoluer dans mon métier. Pourtant, lors de nos séances, j’ai pris conscience d’être encore attachée paradoxalement à ma fonction de CPE. Toute la subtilité de M. Zarka, a été de m’interpeler avec finesse et bienveillance sur ma posture, mes contradictions. Au fond, j’ai dû dépasser mes peurs : peur de ne pas tout savoir, peur de ne pas donner l’image supposée du « bon chef », peur de ne pas plaire au jury. Ma mue s’est faite progressivement, mais intensément. J’ai compris qu’il fallait que je me fasse confiance, que je croie en mes idées. Les différents cas pratiques qui m’étaient proposés m’ont poussée dans mes retranchements. Il n’était plus question de « paraître » mais « d’être ». Lorsque je me suis présentée devant le jury, je me suis sentie à ma place. J’étais désormais convaincue de mon aptitude à exercer ma nouvelle fonction. J’ai obtenu 18 à l’oral. Je sais que les 4 séances effectuées avec M. Zarka ont été déterminantes dans la construction de mon positionnement. »
Où est la priorité ?
En recherche d’emploi, Fabien a sollicité un accompagnement pour être plus performant lors de ses entretiens de recrutement. Sa communication gagne en effet à se fluidifier et à devenir plus percutante ; le coaching y veille, notamment lors des débriefings. Cependant, au fil des séances, Fabien prend aussi conscience qu’il est trop tourné vers des postes qu’il avait occupés, à titre temporaire, et où cela s’était si bien passé. Retrouver l’identique ? Un travail de deuil est amorcé.
Comment améliorer ses chances ? Le coach lui suggère de rechercher une formation pour renforcer ou élargir ses compétences. Fabien s’exclame alors : « Ce n’est pas dans mes priorités ! ». Certes la priorité c’est l’emploi. Mais sa formule est bien trop répétitive, qu’il énonce même quand on lui demande s’il s’est inscrit pour la vaccination anti COVID. Fabien reconnait que les offres ne sont pas légion dans son secteur d’activités et pour le type de poste qu’il recherche. Le temps ne lui manque pas à ce point pour négliger des démarches un peu latérales. Bien sûr il traverse des périodes de découragement après des entretiens restés sans suites. Le coaching l’aide à les surmonter. Et à ce qu’il apprenne à se montrer plus offensif, plus ouvert. Déjà il a élargi sa recherche au plan géographique.
Les devoirs à la maison, un moyen de construire un authentique partenariat école-familles
Dans ce petit établissement assez tranquille de la région parisienne, les enseignants se désolent, comme ailleurs, que de plus en plus d’élèves ne font pas, ou bien « bâclent » le travail donné à faire à la maison. Si l’on y a organisé un dispositif interne d’aide aux devoirs, celui-ci ne peut concerner tous les élèves, et l’insatisfaction demeure. Certains s’interrogent sur l’utilité de ces devoirs prescrits, on souligne les inégalités entre élèves du fait du contexte familial, tous ont envie que les élèves trouvent – retrouvent – de l’intérêt et de la motivation pour étudier au-delà des cours.
L’accompagnement d’un groupe de professionnels de ce collège a commencé. L’animateur ne dispose pas d’une solution toute prête. Il va falloir partager les pratiques, en tester de nouvelles pour en faire l’analyse. Sans omettre de renforcer le dialogue avec les deux autres parties prenantes que sont les élèves et les parents. Un chantier de longue haleine à suivre avec intérêt.
Une journée entière dans la même classe, et après ?
Début septembre, le principal du collège téléphone à l’inspecteur chargé des établissements et de la vie scolaire : « Je voudrais parler pédagogie, quand pouvez-vous venir ? ». Le rendez-vous est pris très vite. Après un large tour d’horizon, l’idée d’accompagnement émerge, sans qu’aucune vision précise ne se dégage. Une équipe est constituée, qui sera composée de deux inspecteurs et de la directrice du CIO (centre d’information et d’orientation). Pour faire quoi ? Le projet est encore flou et on commence par assister à l’intégralité d’une journée d’une classe de 6ème et d’une classe de 3ème. Par la suite l’équipe des observateurs aura rencontré les élèves de ces classes et plus tard assisté à leurs conseils de classe. La rencontre avec le Conseil pédagogique se déroule fort civilement et une piste semble émerger : travailler la question de la coopération entre élèves. Pourtant, cet accompagnement n’aura pas lieu, le collège ayant traversé une période de turbulence qui n’était pas propice. Or la « graine » semée ne demande qu’à germer. Très probablement un accompagnement conduit plus tard en dehors de l’institution pourrait lui être profitable
Du manque de motivation des uns à la démotivation des autres
Ils n’ont pas les codes scolaires » « Ils ne font pas le travail donné ou bien le bâclent » « Ils ne sont guère attentifs en classe ». En un mot comme en cent, les élèves manquent de motivation. Ces maux sont-ils ceux de l’école en général ? En tout cas lorsque la directrice le sollicite, c’est pour que le consultant vienne faire une conférence sur les ressorts de la motivation. Outre qu’il n’est pas un expert pointu du sujet, il est indisponible à la date indiquée. Du long entretien qu’il aura alors avec la directrice, ressort le choix d’un accompagnement au long cours de l’équipe pédagogique. En tout, un an et demi ponctué de séances de travail aux configurations variées sur une durée totale de 9 demi-journées, auquel s’ajoutent le coaching de la directrice et la préparation conjointe des rencontres avec les enseignants.
Le démarrage a paru aisé : les personnels sont de bonne composition et participent volontiers aux échanges et aux activités proposées. Ils restent pourtant sur leur faim de propositions très concrètes – osons dire de recettes pour transformer (par enchantement ?) les élèves en sujets scolaires presque parfaits. Nonobstant, des questionnements sont apparus :
– La motivation des élèves est-elle un préalable à l’enseignement ou peut-elle en devenir un effet ? Et dans ce cas à quelles conditions ?
– Quelles sont les parts de responsabilité des uns et des autres dans la réussite de l’action pédagogique ? Qui doit aller au-devant de qui ? Peut-on être assuré d’avoir déjà « tout essayé » ?
– Un guidage trop minutieux ne s’avère-t-il pas contreproductif malgré son ambition d’aide, en empêchant les élèves de mener leur propre tâtonnement ? Au fond, qu’est-ce que l’autonomie, dont on regrette le déficit ?
L’avancée sera laborieuse et n’ira pas sans à-coups (crise COVID oblige) ni résistances. Elle nécessitera quelques apports didactiques et pédagogiques : notion de compétence, évaluation des apprentissages, démarches créatives dans la résolution de problèmes et la réalisation de tâches complexes. Pourtant, comme l’a souligné la directrice, cet accompagnement aura favorisé l’émergence d’un langage commun entre des collègues ayant perdu l’habitude de se concerter autrement que pour régler des questions pratiques et d’organisation. Il est une première étape dans l’approfondissement de la cohésion d’équipe, nécessaire à toute avancée future.
Ou comment l’audition des acteurs a facilité la compréhension mutuelle
Tout est parti d’une modification mineure en apparence dans l’organisation pour, selon la direction, asseoir et clarifier la place des nouvelles formes d’enseignement transversales et interdisciplinaires promues par la réforme récente du collège. Si la phase de préparation l’année antérieure avait semblé auguré d’une rentrée sereine, la mise en œuvre suscita des doutes, des incompréhensions voire des protestations. Elle aura révélé un déficit de concertation. C’est dans ce contexte que le consultant est sollicité pour accompagner la réflexion de la communauté éducative – c’est-à-dire élèves, parents et personnels toutes catégories. Le choix est arrêté de procéder à l’audition d’un panel diversifié d’acteurs, à travers des entretiens individuels non directifs et via des rencontres collectives. Dans ce cadre et avec la garantie d’une totale confidentialité, chacun a pu s’exprimer aussi librement qu’il le souhaitait.
Devant des représentants de la communauté éducative, la restitution des auditions – à peine gênée par les contraintes de la crise sanitaire – fut riche d’enseignements. Elle a d’abord permis à chacun de s’y retrouver : ses paroles et ses prises de position ont bien été saisies par le consultant. Surtout, cette restitution a donné à entendre à tous ce que chacun avait pu comprendre séparément du nouveau dispositif mis en place. La part des faits et des dispositions réglementaires et celle de leurs interprétations et traductions multiples ont pu être clarifiées. Des aspects techniques restent à préciser et à affiner. Mais le dialogue s’est approfondi et peut donner de réelles perspectives à ce qui est apparu comme l’essentiel : améliorer continument le contenu au sein de ce qui n’est que son cadre organisationnel, plutôt que de contester celui-ci, sans autre alternative que le statu quo.
À retenir aussi de cette expérience passionnante à plus d’un titre, la mise au jour des ambiguïtés et des malentendus provoqués par l’emploi de termes en apparence anodins. Tant il est vrai que chacun attribue à tout signifiant la signification correspondant à son expérience et sa pensée propres, les moins partagées par conséquent.