« T’es en CM2, t’as peur. Et là j’étais en AP1 et je me suis dit c’est super ! En fait, l’AP ça m’a appris à pas prendre le collège comme de la peur, mais comme de la joie et franchement moi, c’est comme si c’était mon bouclier l’AP. »  

Souhalia, élève de 6ème au collège Joséphine Baker de Saint-Ouen, interrogée par un groupe d’étudiants chargé d’une enquête sur la rénovation du dispositif dans ce collège 

Initiée au cours de l’année scolaire 2013-2014, la rénovation du dispositif de l’accompagnement personnalisé en 6ème dans un collège de la banlieue parisienne fut un processus long dont ses acteurs multiples pensent qu’il fut assez innovant et original pour mériter d’être relaté. Ce récit à plusieurs voix n’entend pas être autre chose qu’un témoignage. Libre à chacun d’en tirer enseignement. 

Le récit des enseignants 

14 février 2014. Notre Principale nous remet un étrange courrier. Il est signé de sept de nos inspecteurs. Nous sommes perplexes : Pourquoi nous ? Pourquoi autant d’inspecteurs ? Pour quelle raison viennent-ils ? Quelle en est l’origine ?  

Notre collège, réputé difficile, est en éducation prioritaire. « Coincé » entre des établissements privés et la proximité de Paris, il est victime d’une fuite importante des familles au sortir de l’école primaire. Comme dans tout collège en éducation prioritaire, s’y côtoie une grande diversité d’élèves, que cette diversité soit socioculturelle ou intellectuelle, mais aussi affective.  

Que disait donc ce courrier à la forme tout à fait inhabituelle ? Déjà, il commence d’une drôle de façon.